L'ILLUSION DU LIBÉRALISME RELIGIEUX
(Québec, 18 octobre 1995)
Résumé de l'exposé
PLAN
1. QU'EST-CE QUE LE LIBÉRALISME?
2. PÉNÉTRATION DU LIBÉRALISME DANS NOTRE
SOCIÉTÉ
3. QU'EST-CE QUE LE LIBÉRALISME RELIGIEUX
(ou libéralisme catholique)
4. MANIFESTATIONS DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE DE
1805 à 1992
5. LE CARACTERE ILLUSOIRE DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE
CONCLUSION
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L'ILLUSION DU LIBÉRALISME RELIGIEUX
1. QU'EST-CE QUE LE LIBERALISME
Une théorie faisant de la liberté un absolu
- Libéralisme dans l'ordre de la pensée
Chacun est libre de penser ce qu'il veut --- subjectivisme, nominalisme
La notion de doctrine disparaît --- à chacun sa
vérité
- Libéralisme dans l'ordre économique
Théorie établissant une cloison étanche entre la
morale et l'économie
L'économie doit être libre, sans règle, sans
contraintes morales;
La loi du libre marché suffit à tout équilibrer
--- capitalisme libéral
- Libéralisme dans l'ordre politique
a.)Pas de règle morale s'imposant à l'Etat
Pas d'ordre moral transcendant que l'Etat aurait le devoir de res-
pecter et de faire respecter --- séparation de l'Eglise et de
l'Etat
b.) L'autorité, puisqu'il en faut bien une, ne vient pas de Dieu
mais du
peuple, autrement dit de l'homme considéré collectivement
souveraineté populaire.
Résultats
• soit un Etat soumis à la volonté de puissance des plus
forts
• soit l'anarchie résultant de la lutte entre
féodalités ou groupes de
pression
• et de toute façon : la société permissive
Nota : les points a.) et b.) se retrouvent dans la déclaration
des droits de
l'homme de 1789.
Aussi, peut-on faire l'équivalence entre les principes de 89 et
les idées
libérales (au sens du libéralisme politique).
2. LE LIBÉRALISME A PÉNÉTRÉ NOTRE
SOCIÉTÉ
- En particulier sous l'influence
du Protestantisme : qui est "étranger à tout dogme
fixé, à toute
morale immuable et surtout à toute règle
définitive".
de la franc-maçonnerie : qui refuse qu'il puisse y avoir des
vérités
universelles.
D'où le tour d'esprit général qui règne
aujourd'hui : à chacun sa
vérité, sa morale; droit à la différence
(quelle que soit la différence);
apologie du pluralisme considéré comme
élément de civilisation.
- Cas particulier du Québec : cf. la Charte des droits et
libertés de la
personne de la Province de Québec.
C'est en fonction de l'article 10 de la Charte (postulant la non-discri-
mination pour motif religieux) que la Commission des droits de la per-
sonne de la Province de Québec a défendu la thèse
suivante
"Le respect des libertés de conscience et de religion de chacun
ne
peut s'accorder avec l'existence d'écoles publiques et communes
où les
croyances et les valeurs d'une religion sont intégrés
à l'ensemble du projet
éducatif de cette école".
tout cela pour aboutir à la complète laïcisation du
système scolaire.
C'est toujours en fonction de l'article 10 de la Charte que le
B'naï Brith
ont demandé la modification de la version française de
l'hymne canadien en
soutenant que
"Son orientation pesamment chrétienne est en conflit avec
l'esprit du
multi-culturalisme et de l'égalité entre citoyens de
toutes religions".
3. QU'EST-CE QUE LE LIBÉRALISME RELIGIEUX (ou libéralisme
catholique?)
• Théorie qui résulte de la pénétration en
milieu catholique du
libéralisme politique, autrement dit des principes de 89.
C'est un mariage de l'Église et de la Révolution qu'on a
pu symboliser par
les images suivantes
- 93 faisant ses pâques
- un bonnet phrygien surmonté d'une croix.
• Le libéralisme catholique est marqué par une
contradiction
fondamentale, puisqu'il y a opposition, sur le plan de l'ordre
politique,
entre l'Église et la Révolution
""Deux puissances vivent et sont en lutte dans le monde : la
Révélation et la Révolution". Tout tient dans
cette constatation liminaire
ou bien l'homme a reçu de Dieu ce que Bonald appelait "la
Constitution
essentielle de l'humanité", et c'est le Décalogue qui
doit servir de régie à
la Société; ou bien l'homme n'a reçu aucune loi
divine et il s'invente sa
propre loi" (J. Ploncard d'Assac).
Le libéralisme catholique est en somme caractérisé
par un effort de
conciliation contre nature... et qui ne peut aboutir qu'à semer
le désordre
dans les idées et dans la société.
A quoi cela conduit-il dans la pratique?
• Rappel de la position catholique
La doctrine catholique enseigne et l'expérience montre - que
l'humanité, affaiblie par le péché, penche
naturellement vers l'erreur.
Comme il faut garder les hommes de leur propre faiblesse, l'Etat a le
droit - et le devoir - de protéger les citoyens contre l'erreur,
donc de la
combattre (en restant dans son domaine de compétence)
"La main séculière doit faire passage à la
vérité" (Louis Veuillot)
Conséquence : union (sans confusion) de l'Eglise et de l'Etat
dans la
défense de la vérité.
• Position catholique libérale
Faisant de la liberté un absolu, le catholique libéral a
horreur de la
contrainte. Il professe la nécessité de ne pas employer
la force au profit de
la vérité.
- 1ere conséquence : la liberté de l'erreur.
Tout le monde doit être libre d'exprimer ses opinions, ses
convictions, ses doctrines religieuses et philosophiques : c'est le
concept
libéral de la liberté religieuse.
- 2eme conséquence : on laisse la vérité se
défendre toute seule (elle est
suffisamment attrayante pour le faire, dira-t-on).
- 3eme conséquence : on confie à la seule liberté
le soin de régler tous les
litiges.
- 4eme conséquence : séparation de l'Eglise et de I'Etat
"L'Église libre
dans l'Etat libre" (Montalembert).
Insistons sur ce point l'idée-clef du libéralisme
catholique est qu'il ne
faut pas employer la force au profit de la vérité.
• Appréciation
Cette conception erronée s'explique par un souci de se conformer
aux
idées libérales de notre société et par
l'oubli de l'une des principales
conséquences du péché originel ( l'homme penche
naturellement vers
l'erreur).
Son résultat a été ainsi jugé par saint
Augustin:
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"Qui peut mieux donner la mort à l'âme que la
liberté de l'erreur ?"
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4- MANIFESTATIONS DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE
1805 - Chateaubriand : pour lui, ni la vérité ni l'Eglise
n'auraient besoin
de tutelles temporelles.
1814 - La charte : introduisant le libéralisme dans les
principes d'un
Etat catholique (l'Etat français).
1830 - Lammenais : pour lui, le salut résiderait dans un immense
dévelop-
pement de la liberté individuelle.
Défend le libéralisme; condamné par Rome
(encyclique "Mirari vos")
"On tremble devant le libéralisme; catholicisez-le et la
société
renaîtra", avait-il affirmé (lettre du 30 janv. 1829).
1863 - Montalembert "Nous acceptons, nous invoquons les principes et
les libertés proclamés en 89" (discours de Malines).
Réponse de Rome : l'encyclique "Quanta cura" et le "Syllabus"
(1864),
dont voici la dernière proposition (condamnée) : "Le
pontife romain peut
et doit se réconcilier avec le progrès, le
libéralisme et la civilisation
moderne".
1871 - Pie IX réitère sa condamnation du
libéralisme catholique
"Ce qui afflige votre pays et l'empêche de mériter les
bénédictions de
Dieu, c'est ce mélange de principes... Ce que je crains, c'est
cette
malheureuse politique, ce libéralisme catholique qui est le
véritable
fléau... Ce jeu de bascule qui détruirait la Religion. Il
faut sans doute
pratiquer la charité, faire ce qui est possible pour ramener
ceux qui
sont égarés; il n'est cependant pas besoin pour cela de
partager leurs
opinions...".
(Aux pèlerins de Nevers, juin 1871)
1871-1878 : Les députés catholiques libéraux de la
Chambre préparent les
voies à la 3ème République maçonnique.
1866-1900 : Développement de l'américanisme aux
Etats-Unis.
"Lentement, à travers souffrances et révolutions,
l'humanité se
rapproche du règne des droits de l'homme"
(Mgr lreland, archevêque de Saint-Paul, Minnesota, 1894).
"Tout comme je crois que Dieu gouverne les hommes et les nations, je
crois qu'une mission divine a été assignée
à la République des Etats-Unis.
Cette mission est de préparer le monde, par l'exemple et par
l'influence
morale, au règne universel de la liberté humaine et des
droits de l'homme".
(Mgr lreland, 1901).
Mises au points romaines par l'encyclique "Longinqua oceani" (1895)
et la lettre au cardinal Gibbons Testem benevolentiae (1899).
L'américa-
nisme est condamné comme une hérésie; mais la
condamnation non suivie
de mesures disciplinaires n'a que peu d'effets.
1900-1910 : Développement en France du Sillon de Marc Sangnier,
dont la
théorie démocratique était une déformation
de l'Evangile dans
l'idéologie révolutionnaire (Toujours le rapprochement
entre Eglise et
Révolution).
Mouvement condamné en 1910 par saint Pie X (Lettre sur le
Sillon).
1906 Encyclique "Vehementer" de saint Pie X, rappelant le
caractère in-
admissible de la séparation de l'Eglise et de l'Etat
(thèse chère aux
catholiques libéraux).
1908 Nouvelle offensive maçonnique en vue de la propagande
libérale en
milieu catholique.
"Cette propagande ne doit pas avoir pour but de substituer une
croyance à une autre. Ce que nous devons proposer, c'est la
conviction
que chacun doit faire soi-même ses opinions, il doit respecter
cette
même liberté chez autrui.
Ce serait là l'enseignement de la pure doctrine
maçonnique".
(Pogramme maçonnique, 1908)
1930-1960 J. Maritain, philosophe passé de l'Action
française au libéra-
lisme politique et qui bénéficia d'un prestige
considérable.
"La nation ne sera vraiment unie que lorsqu'un idéal assez
puissant
l'entraînera vers une grande œuvre commune où les deux
traditions de
la France de Jeanne d'Arc et de la France des Droits de l'Homme seront
réconciliés..." (Figaro, 7 décembre 1944).
Toujours l'utopie de marier l'Eglise et la Révolution!
1965 - Vatican Il Décret conciliaire sur la liberté
religieuse. Selon la
doctrine conciliaire
- Toutes les religions doivent bénéficier de la
liberté de culte et de
propagande (l'ordre public juste étant sauf);
- L'Etat ne doit pas intervenir en matière religieuse dès
lors que
l'ordre public juste n'est Pas transgressé;
- L'Etat ne doit établir aucune discrimination pour motif
religieux.
Est présente, dans cette doctrine conciliaire,
l'idée-clef du
libéralisme catholique il ne faut pas que la force (ici celle de
l'Etat) soit
employée au profit de la vérité.
On ne peut que souscrire à l'opinion émise en 1969 par M.
Prélot,
sénateur du Doubs et catholique libéral
"Nous avons lutté pendant un siècle et demi pour faire
prévaloir nos
opinions à l'intérieur de l'Eglise et nous n'y avons pas
réussi. Enfin est venu
Vatican Il et nous avons triomphé. Désormais les
thèses et les principes du
catholicisme libéral sont définitivement acceptés
et officiellement par la
sainte Eglise".
1992 Catéchisme de l'Eglise catholique - Son article 2137
réaffirme en la
résumant la doctrine conciliaire sur la liberté
religieuse "L'homme doit
pouvoir professer librement la religion en privé et en public".
De cette ébauche d'histoire du catholicisme libéral de
Chateaubriand à
nos jours, retenons deux idées
- la qualité humaine d'un assez grand nombre de chefs et adeptes
du
mouvement catholique libéral. Des hommes comme Chateaubriand,
Lamennais, Montalembert, Ozanam, Mgr Dupanloup, Denys Cochin, Jacques
Maritain étaient de classe exceptionnelle et pour la plupart
très
certainement honnêtes. Or, rien n'est dangereux comme l'erreur des
honnêtes gens, surtout Si ceux-ci sont par ailleurs brillants!
- deuxième idée : la continuité avec laquelle les
idées libérales
(toujours les mêmes) (l'idée-clef, rappelons-le,
étant qu'il ne convient pas
d'employer la force au service de la vérité...
d'où est issue la liberté de
l'erreur), la continuité avec laquelle ces idées ont
été proposées en milieu
catholique, sur une période de près de deux
siècles, au point de finir par
être avalisées par le Magistère lui-même.
5- LE CARACTERE ILLUSOIRE DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE
Propagé par des esprits brillants, bénéficiant
d'une continuité d'effort
remarquable depuis près de deux siècles, le
libéralisme catholique n'a
abouti qu'à un seul résultat : affaiblir les positions
catholiques.
Il était d'ailleurs impossible qu'il aboutisse à autre
chose qu'une
destruction car il constitue, à proprement parler une illusion,
c'est-à-dire
"une croyance erronée que forme l'esprit et qui l'abuse par sa
séduction"
(Le Robert).
Une erreur qui séduit... voici quelques traits du Catholicisme
libérai qui
rendent compte de ces deux caractéristiques.
• Une incohérence foncière
Il est incohérent de vouloir concilier à toute force
- l'ordre social chrétien fondé sur le décalogue
(commandements de
Dieu)
- l'ordre social révolutionnaire basé sur cet
anti-décalogue qu'est
la déclaration des droits de l'homme de 1789.
Rappelons les expressions déjà données et qui
rendent bien compte de
cette incohérence
- 93 faisant ses pâques
- un bonnet phrygien surmonté d'une croix.
• Un faux esprit de conciliation
Le libéralisme catholique séduit les esprits favorables
par
tempérament à la conciliation; et il les trompe car il
les engage dans une
conciliation impossible (il ne peut pas y avoir de conciliation dans le
domaine de la doctrine).
• Un espoir vain de se faire bien voir des vrais libéraux au
pouvoir
et de les influencer
Le catholicisme libéral séduit parce qu'il se
présente comme une
solution de facilité pour approcher les hommes au pouvoir et
éventuellement les influencer.
Espoir vain, car comme le remarquait Louis Veuillot en 1866
("L 'illusion libérale", p. 73)
"S'il est une chose évidente, c'est que les libéraux non
chrétiens, tous
révolutionnaires, ne veulent pas plus des catholiques
libéraux que des
autres catholiques. Ils le disent formellement, sans cesse, sur tous les
tons (...). Plus de christianisme, qu'il n'en soit plus question!
Voilà le cri de
la Révolution partout où elle domine. Et où ne
domine-t-elle pas en Europe?
Aucun groupe, aucun notable révolutionnaire n'a encore
été converti par
les programmes, les avances, les tendresses, et il faut le dire,
hélas! les
faiblesses des catholiques libéraux. Ils ont en vain
renié leurs frères,
méprisé les bulles, expliqué ou
dédaigné les encycliques : ces excès leur
ont valu de chiches éloges, d'humiliants encouragements, point
d'adhésion.
Jusqu'ici la chapelle libérale n'a point d'entrée, et
semble n'être qu'une
porte de sortie de la grande Eglise".
Le diagnostic de Louis Veuillot vaut pour aujourd'hui
"La chapelle libérale n'est qu'une porte de sortie de la grande
Église".
CONCLUSION
• Illusion... mais illusion tenace puisqu'elle renaît constamment
depuis
deux siècles tel se présente le libéralisme
catholique. De cette illusion
sont issus les résultats qui viennent d'être
évoqués, et principalement la
sécularisation complète de la société,
autrement dit la destruction de ce
qui reste de l'ordre social chrétien.
• Les laïcs, étant les premiers à être
pénalisés par une telle défaillance
doctrinale et par ses conséquences, devraient être les
premiers à réagir,
comme le pressentait déjà le cardinal Pie au
siècle dernier
"Un jour viendra où la société, la famille, la
propriété repousseront
plus énergiquement que nous-mêmes, certains axiomes de
sécularisation
exclusive et systématique qui leur auront été plus
funestes qu'à l'Église".
• D'où la nécessité de connaître la doctrine
qui sert de support à l'ordre
social chrétien et les erreurs qui s'y opposent (les deux vont
ensemble car
"l'amour de la vérité ne peut exister sans la haine de
l'erreur").
A cette fin, il faut lire, étudier, travailler en petit groupe
quelques
livres fondamentaux.
Nous en mentionnerons trois
- Pour qu'il règne, de Jean Ousset;
- La royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ
d'après le
cardinal Pie, du père Théotime de Saint-Just;
- Ils L'ont découronné, de Mgr Lefebvre.
• D'abord connaître... puis transmettre; transmettre à nos
enfants, aux
jeunes générations. On sait l'importance d'une "tradition
orale" dans
l'enseignement de la doctrine. Nous devons être des
chaînons de la tradition
orale, transmettant la doctrine sociale catholique, montrer la
beauté et la
cohérence de cette doctrine, expliquer que, sans elle, tout
redressement
social et politique ne peut être que fragmentaire et transitoire.
"On veut la
guérison sociale sans la profession de foi sociale, observait le
cardinal
Pie. Or, à ce prix, Jésus-Christ, tout puissant qu'il
est, ne peut pas opérer
notre délivrance; tout miséricordieux qu'il est, Il ne
peut pas exercer sa
miséricorde".
• Il faut aussi comprendre la faiblesse des arguments invoqués
pour
éliminer la doctrine catholique en matière sociale et
politique.
Soit le principal d'entre eux : la doctrine en cause serait sans
intérêt,
inopportune, voire néfaste parce qu'inapplicable dans notre
monde laïcisé;
ce serait faire preuve d'"absence de réalisme" que de la
rappeler.
Un tel argument ne manifesterait-il pas un affaiblissement de la foi
chez ceux qui l'utilisent, puisqu'il conduit à ne plus confesser
Jèsus-Christ
dans l'une de ses principales prérogatives : sa royauté
sur le monde? Il
manifeste, en tout cas, un pragmatisme de bas étage qui fait
litière des
droits de la vérité et rend impossible tout redressement
ultérieur. Car,
comme l'explique Mgr Freppel dans une exhortation souvent citée
"Le plus grand malheur, pour un siècle ou un pays, c'est
l'abandon ou
l'amoindrissement de la vérité. On peut se relever de
tout le reste; on ne se
relève jamais du sacrifice des principes (...). Rien n'est perdu
tant que les
vraies doctrines restent debout dans leur intégrité. Avec
elles, tout se
refait tôt ou tard, les hommes et les institutions, parce qu'on
est toujours
capable de revenir au bien lorsqu'on n'a pas quitté le vrai. Ce
qui enlèverait
jusqu'à l'espoir même du salut serait la désertion
des principes, en dehors
desquels il ne se peut rien édifier de solide et durable"
Le vrai réalisme consiste, non pas à taire la
vérité pour des motifs
opportunistes - surtout quand il s'agit d'un point essentiel de notre
foi -
mais à la professer contre vents et marées.
Arnaud de Lassus